Etiquettes de vins

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Le viticulteur Francis Backert et l’artiste Pascklin ont organisé une rencontre sous le signe de l’amitié, de l’art et du bon vin. (Photo DNA)

COORDONNEES DE LA CAVE : Francis Backert Vigneron

BACKERT
CREATEUR DE SAVEURS
Tonic Magazine – juin 2008 – N°117

Tonic : Nos lecteurs connaissent depuis de
nombreuses années vos illustrations alsa-
tiques si caractéristiques qu’ils retrouvent
chaque mois dans la revue. Parmi vos nom-
breux moyens d’expression, un nous semble
particulièrement original, ce sont les étiquet-
tes de vins que vous réalisez pour Francis
Backert qui est vigneron à Dorlisheim dans
le Bas-Rhin. Expliquez nous ce qui vous a
amené à illustrer ainsi ces bouteilles.

Pascklin : Ma rencontre avec Francis Backert
remonte maintenant à une dizaine d’années.
Ce fut lors d’une manifestation organisée
par un ami commun, Roland Altmeyer, que
nos itinéraires se sont croisés. Roland sou-
haitait « habiller » les bouteilles de Francis
Backert avec les peintures de plusieurs artis-
tes dont il appréciait le travail. Suite à cette
expérience intéressante, nous avons décidé
de faire un bout de chemin ensemble.

Tonic : Racontez-nous comment cette aven-
ture commune a pris forme.

Pascklin : Initialement, je ne sais pas si c’est
l’homme qui m’a séduit, ou bien si c’est le
vin qui m’a parlé. Quoi qu’il en soit l’homme
parlait bien et le vin fut séduisant. Et après
quelques discussion et quelques verres…

Tonic : …ça aide forcément…

Pascklin : …qu’allez-vous imaginer ! Vous
savez il y a chez Francis quelque chose de
très convaincant : il vit son vin. Et son dis-
cours vous laisse entrevoir toutes les ima-
ges de son art. Lorsqu’il vous parle de son
vin, vos chaussures foulent la terre de ses
vignes sans jamais y avoir mis les pieds.
Vous prenez à pleines mains ce raisin, sans
vous tromper de grappe, car il vous aura fait
comprendre que c’est celle-ci qui est prête.
Vous devenez le vendangeur, le vigneron et
il change votre regard face la dégustation.
Et ma « soif » d’apprendre fut grande, vous
pouvez vous en douter.

Tonic : Nous avons pu le vérifier par nous
même et en prendre la mesure avec quel-
ques leçons de rattrapage au caveau. Dites-
nous qu’est-ce qui vous donne l’idée d’une
étiquette, comment naît ce fragile mariage
du visuel et du gustatif ?

Pascklin : Vous ne pouvez pas connaître un
vin sans l’avoir goûté. C’est une évidence,
bien sûr, mais vous pourrez encore moins
l’illustrer si vous n’en avez pas pris toute la
mesure. Je pense à ce que le vin vous raconte
lors de sa dégustation, mais également à ce
que le vigneron a voulu exprimer en le vini-
fiant. C’est très important pour moi de faire
parler le vin et discourir Francis. Chaque vin
a des histoires sensorielles à vous faire par-
tager, tandis que le vigneron vous racontera
l’histoire quotidienne du vin, les attentes, les
difficultés qui ont jalonnées son chemin de la
grappe à votre verre. Regardez cette couleur,
il y a du soleil, de la pluie, le temps d’atten-
dre, le moment ou jamais de récolter, des fer-
ments bouillonnants… humez ces arômes, il
y a un terroir, et encore il faudrait parler de
ces millénaires qui ont façonnés ces coteaux
si bien exposés…

Tonic : Et tout ceci donne une étiquette ?

Pascklin : Et bien plus, car j’y raconte aussi
un peu notre Alsace. Notre fierté alsacienne
si malmenée aujourd’hui. Je mets en images,
ce que des artistes comme Francis Backert
mettent dans vos verres, d’autres dans vos
assiettes, vos livres, vos disques… Je crois
beaucoup à notre culture locale, à une iden-
tité régionale forte et attachée à sa terre. Il
faut que nous sortions de leurs oubliettes
nos racines si chèrement défendues par nos
anciens, car je crois qu’il y a bien des choses
à y réapprendre. Il faut que nous puissions
consolider nos fondations identitaires. Ce ne
sera que bien plus facile d’y bâtir ensuite les
murs solides qui nous permettront d’affron-
ter les bourrasques culturelles de la mondia-
lisation.

Tonic : Ca laisse rêveur, car ce ne sont que
quelques centimètres carrés.

Pascklin : Peut-être, mais il y a tant de bou-
teilles, tant de millésimes.

Tonic : Votre travail commun ne se limite pas
aux étiquettes ?

Pascklin : Non, bien sûr, mais on ne peut
plus parler de travail entre nous. C’est de-
venu une amitié sincère et un partenariat
évident. Les vins de Francis accompagnent
bien entendu tous mes vernissages, nous
organisons des expositions-dégustations
communes de manière récurrente chaque
année, au printemps à la cave et en automne
dans mon atelier, vos lecteurs, qui sont un
peu les miens y sont bien entendus amicale-
ment invités (ndlr les invitations seront dif-
fusées dans le Tonic). J’investis le quotidien
de Francis chaque année lors d’une exposi-
tion dans la cave et c’est à même les fûts que
j’accroche mes peintures. Je crois beaucoup
à ce mélange des genres, chacun nourrissant
l’autre de son univers.

Tonic : C’est en effet très enrichissant.

Pascklin : Mais que de mots, que de mots.
Laissez-moi vous resservir un verre et trin-
quons à nos collaborations, qu’elles soient
autant d’ouvertures nouvelles pour la pro-
motion de notre région. Nous avons d’im-
menses richesses culturelles, ouvrons les
yeux et soyons fiers d’être alsaciens.

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Les nouvelles étiquettes 2007

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